Mais qu'arrive t-il à Amélie Nothomb?
En ce dimanche après-midi presque pluvieux, une seule chose pouvait être faite: DEVORER le dernier Amélie Nothomb sorti en date, il y a 3 jours. Confortablement installé dans la couette, rien n'est plus salutaire que de parcourir énergiquement les pages de ses livres. Mais seulement voilà, le dernier en date, Le fait du prince, renoue avec du mauvais Nothomb, moins inspiré, à l'écriture mécanique, à la trame narrative prévisible, et aux personnages parfois sans profondeur. On se croirait replongé dans Acide Sulfurique ( à savoir sans doute le PIRE livre qu'elle ait écrit)... Retour sur ce nouvel opus
Tout d'abord, il est bon de préciser de les romans de la demoiselle se classent en deux catégories: les romans à inspiration autobiographique et ceux inventés de toute pièce. Alors que l'année dernière, Ni d'Adam ni D'Eve proposait une fiction autobiographique particulièrement réussite se rapprochant d'un bon Métaphysique des Tubes, cette année, c'est un fiction qui nous est proposée. Personnellement, j'ai une forte propension à préférer ses autobiographies, plus drôles, plus inspirées, mais je sais que ce n'est pas le cas de tous les fans.
Au premier abord, le marketing design est convainquant avec une belle première de couverture (voir ci-dessous), très stylisée, aux couleurs blanches/ grisâtres qui expriment convenablement le style de l'auteur. Paradoxalement, la seule phrase du quatrième de couverture n'est pas bien originale: "Il y a un instant, entre la quinzième et la seizième gorgée de champagne, où tout homme est un aristocrate". Bien pire, je l'ai trouvée sans fond.
Et c'est bien le fond qui manque dans son livre. Un réfléxion basique sur l'identité dans le scénario, comme Acide Sulfurique condamnait la téléréalité en la poussant à l'extrème et en la comparant aux camps de concentration! Pourtant, le synopsis et les premières pages étaient encourageantes: que faire lorsqu'un homme qui tombe en panne et vient passer un coup de téléphone chez vous meurt d'un crise cardiaque devant vos yeux? La réponse de la Miss: vous usurpez son identité. S'en suit une suite de situations plus invraisemblables les unes que les autres qui rompent avec le réalisme auquel prétend le roman. Ce n'est donc pas dans le scénario que l'on trouvera de quoi manger à sa faim.
Et pour tout dire, ce n'est pas vraiment dans les personnages que l'on en trouvera plus. Personnage principal inintéressant car ne permettant pas réellement une identification, on ne peut s'empècher de ne pas se retrouver dans ses propres réflexions. Une idylle filée tout au long du livre qui sonne comme un mur creux lorsqu'on tape dessus, une romance aussi fine que les flûtes à champagnes que l'on subit durant tout le récit. Reste le chat, qui apporte l'essentiel de l'humour du livre, à savoir trois ou quatre remarques amusantes où l'on ne fait que sourire.... un humour pourtant tellement présent et pertinent dans les autres oeuvres....
Mais oui, que c'est-il passé? Que reste t-il à se mettre sous la dent? Seulement le peu de suspense que parvient à ménager l'auteur, le style d'une Amélie en petit forme et la nécessité de tout de même se faire un avis par soi-même! Car après tout, un Nothomb, il n'y en a qu'un par an!
PS: A noter tout de même qu'il n'y a QUE 170 pages! Encore une fois, un petit livre, ça change de l'année dernière!
En bonus, voici la couverture du livre:
