Ubu Roi, prémice du théatre de l'absurde...

Publié le par KubrickBordel

Je vais aujourd'hui vous parler d'un livre que je dois étudier pour le Bac:


Ubu Roi, d'Alfred Jarry, paru en 1896.

Pour tous ceux qui connaissent, ou qui savent lire la légende, c'est donc Ubu Roi qui est abordé aujourd'hui. La plupart des gens qui me connaissent le savent, je suis plutôt réfractaire au théatre de l'absurde, sans doute parcer que je ne saisit jamais vraiment le thème ou la subtilité du message. Seul Ionesco a réussi à me convaincre avec son Rhinocéros, ouvrage dénonçant la totalitarisme par une transformation des humains de rhinocéros, d'où le titre, mais aussi par la Cantatrice Chauve, essentiellement faite de débats absurdes où les personnages ne s'écoutent pas, ce qui met en exergue l'absence de réelle communication dans notre société. En attendant Godot, de Beckett, est aussi assez plaisant...

Ici, et selon l'Introduction, cette pièce est une des pionnières de ce théâtre qu'est l'absurde. Et, bizarrement, j'ai tout compris! Ce qui montre qu'il ne faut peut être pas tout abandonner. Il faut dire que cette pièce est tout de même munie d'un intrigue que l'on peut suivre. C'est avant tout par le contenu qu'elle brise avec la monotonie d'un théâtre bourgeois archaîque. En premier lieu, la règle des trois unités n'est pas respectée. En effet, la pièce ne prend pas place dans un lieu unique et ne respecte donc pas l'unité de lieu, mais se déplace relativement souvent, de la cabane d'un humble paysan où Ubu va réclamer son impôt jusqu'à la grotte où Les Ubs se cachent pour fuir l'armée Russe. Il y a vraiment une multiplicité des lieux, divers, qui apportent à l'oeuvre une sensation d'aventure, renforcée par les nombreuses péripéties. De plus, l'unité de temps non plus n'est pas respectée, car l'action se déroule durant une période bien plus longue que le temps de la représentation, et plus longue encore qu'une seule journée. Enfin, le bon sens est bafoué par le non-respect de la règle de Bienséance, qui dicte que la mort est interdite sur scène, tout comme la violence et le sang. Cependant, on assiste dans cette pièce au décès de nombreux soldats et même à celui d'un ours!

Cependant, ce serait bien restrictif de borner la pièce de Jarry à ces quelques libertés prises. L'auteur choisi, pour accentuer sa satire, d'inventer un nouveau vocabulaire, riche, caractéristique de son Père Ubu et qui accentue considérablement le burlesque de l'oeuvre. Maintes fois, le lecteur rit de bon coeur devant les répliques grotesques du personnages, que ce soit "Merdre", ou "De par ma chandelle verte", en passant par sa "gidouille". Ce vocabulaire, familier, a considérablement choqué lors de la première représentation, et c'est aussi pour cette raison que la pièce prend le contre-pied de l'époque. Cette dernière a d'ailleurs été considérée lors de sa sortie comme une vulgaire bouffonnerie d'étudiant....  Alors que Lady Macbeth déclare sobrement à son mari "Occupons-nous de celui qui vient", la Mère Ubu y va moins avec le dos de la cuillère: " A ta place, ce cul, je voudrais l'installer sur un trône". Deux manière de dire la même chose...


Une affiche plus moderne de la pièce Ubu Roi

Finalement, les personnages et l'intrigue n'ont que peu d'importances dans ce livre. Les premiers, tellement nombreux, ne sont pas tous retenus par le lecteur, et je me suis souvent reporté à la table des personnages en début de livre. Seul compte l'action qui se déroule au même moment que le lecteur lit. Ce que veut dénoncer Jarry? Le despotisme lorsqu'il place son personnage à la tête du royaume de Pologne, par exemple. Après tout, il existe encore dans notre monde moderne des Ubus qui règnent ça et là, avides de richesses (et de nourritures), stupides et maniant l'Etat plus comme un jouet que comme une responsabilité. De là à l'assimiler à Bush Junior...

Le vrai point positif qui trouve vraiment grâce à mes yeux, ce sont les nombreux clins d'oeils à Shakespeare, que ce soit dans la dédicace ou dans l'intrigue très similaire à Macbeth, une oeuvre parodique qui lorgne aussi du côté des oeuvres classiques française de Racine et Corneille... Déjà le titre, Ubu Roi, renvoit à Oedipe Roi de Sophocle, tandis que la suite, Ubu enchaîné renvoit à Prométhée. Cependant, je préfèrerais Macbett d'Ionesco pour l'aspect parodique...

Un bon livre, donc, mais qui selon moi ne mérite pas son statut de grande oeuvre sacrée et encensée par les littérateurs.Personnelement, je trouve que c'est seulement un livre que tout lecteur devrait lire une fois dans sa vie...
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L
Oh tient ubu roi??? Sa me fais penser a qqch
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